Se lancer en tant que freelance, c’est la liberté et l’indépendance. Mais le revers de la médaille, c’est souvent une protection individuelle moins avantageuse que pour les salariés. C’est vrai en matière de mutuelle santé, mais cela s’applique-t-il aussi pour la retraite ? Et bien en réalité, le régime de retraite du freelance et du salarié fonctionne de manière relativement similaire. Focus sur la retraite du travailleur indépendant.
Le fonctionnement de la retraite du freelance
On s’imagine souvent que le travailleur indépendant ne bénéficie que d’une très faible protection sociale, voire même, pas de retraite du tout.
Détrompez-vous, le freelance, tout comme le salarié, cotise aussi pour percevoir un revenu à la fin de son activité professionnelle. Il pourra alors profiter d’une pension de retraite à l’arrivée de ses vieux jours.
À ce titre, il convient de souligner qu’il existe plusieurs régimes de retraite pour le freelance :
- Le régime de base : c’est le minimum légal qui permet au travailleur indépendant de percevoir une pension lors de sa vieillesse.
- Le régime complémentaire : celui-ci vient compléter le régime de base.
- Le régime supplémentaire : il s’agit d’une option offerte au freelance. Il peut alors placer son argent sur un plan d’épargne pour bénéficier d’un capital supplémentaire lors de sa retraite.
Le régime de retraite de base pour le travailleur indépendant
Tout au long de leur carrière, les freelances cotisent à la fois pour le régime de base et le régime de retraite complémentaire. Ces cotisations offrent des droits aux travailleurs indépendants, qui leur sont ensuite reversés sous forme de pension au moment du départ à la retraite.
Pour ce qui est du régime de base, les freelances cotisent auprès du régime général de la sécurité sociale.
Ce régime se base sur 3 indicateurs pour le versement de la retraite :
- Les revenus perçus lors des 25 meilleures années (R) ;
- Le taux de pension (P) ;
- Le nombre de trimestres validés (T).
En fonction de ces éléments, le calcul de la retraite est le suivant : R*P*T
Par principe, l’âge de départ minimum à la retraite est fixé à 62 ans. Cependant, si le freelance n’a pas validé tous ses trimestres, il devra attendre jusqu’à 67 ans pour bénéficier du taux plein. À défaut, une décote de 1,25 % s’applique pour chaque trimestre manquant.
Pour le freelance, il ne s’agit pas de travailler pendant un trimestre complet, mais surtout d’atteindre un certain chiffre d’affaires. Cela dépend alors de votre activité :
Secteur d’activité | Achat/Revente | Prestation de services | Activité libérale non réglementée | Profession libérale |
Nombre de trimestres validés sur l’année | ||||
1 trimestre | 4 137 € | 2 412 € | 2 880 € | 2 280 € |
2 trimestres | 7 286 € | 4 239 € | 5 062 € | 4 560 € |
3 trimestres | 10 426 € | 6 071 € | 7 266 € | 6 840 € |
4 trimestres | 20 740 € | 12 030 € | 9 675 € | 9 120 € |
*chiffres valables en 2020
La retraite complémentaire du freelance
Depuis le 1er janvier 2020, c’est la CARSAT (caisse d’assurance retraite et de la santé au travail) qui gère les cotisations des travailleurs indépendants.
À l’exception des professionnels libéraux qui cotisent auprès de la CIPAV (caisse interprofessionnelle de prévoyance et d’assurance vieillesse pour les professions libérales).
À la différence du régime précédent, c’est un système de points qui permet de calculer le montant de la pension de retraite du freelance. Ainsi, les revenus professionnels sont convertis en points, eux-mêmes convertis en rente à la fin de la vie active (en fonction de leur valeur à cet instant T).
Attention, ces deux systèmes (de base et complémentaire) fonctionnent par répartition. C’est-à-dire qu’ils sont financés par les actifs pour les inactifs. Or, avec l’augmentation de l’espérance de vie, il y a de plus en plus de retraités. Les cotisations des actifs peuvent alors se révéler insuffisantes pour payer la retraite des inactifs. C’est justement pour cette raison qu’il est préférable de placer son argent dès aujourd’hui sur un plan d’épargne retraite.
La retraite supplémentaire pour les freelances
Pour avoir une bonne retraite en tant que freelance, il est parfois plus intéressant d’économiser auprès d’un régime supplémentaire facultatif. Par exemple, le plan épargne retraite. Celui-ci permet alors de se constituer une rente ou un capital lors du départ à la retraite.
Et si vous souhaitez connaître le montant que vous pourrez percevoir, n’hésitez pas à utiliser Perlib.fr et son simulateur de PER.